Dossier de présentation de la retenue d’eau de 400 000 m3 créée pour stocker l’eau de la fonte des neiges qui alimentera tout le domaine skiable en neige de culture.
Actuellement en phase de réalisation, une retenue d’altitude dans la vallée d’Arc 2000 : cette retenue d’eau, de 400 000 m3, offrira l’avantage, entre autres, de pouvoir stocker l’eau de la fonte des neiges de l’hiver précédent et donc, (selon les concepteurs du projet) de ne pas ponctionner les réserves d’eau potable ni dans les cours d’eau.
Les paramètres géologique, géotechnique, hydrologique et même botanique et touristique sont pris en compte. Le site de l’ADRET des TUFFES à Arc 2000, permettra la réalisation d’une retenue d’un volume suffisant pour alimenter, à elle seule, tout le domaine skiable, d’où une facilité de gestion, d’entretien et de surveillance.
Coût investissement = 10M€. Mise en service prévue : automne 2008
L’impact environnemental
L’ensemble de la zone des travaux sera réhabilité grâce à de l’engazonnement.
La pente des talus de la retenue a été étudiée pour permettre une bonne intégration paysagère rapide et durable.
L’aspect visuel sera un lac d’altitude en été.
Protéger la faune et la flore
La grenouille rousse
Une espèce protégée de grenouille a été identifiée sur le site avant les travaux. Avec l’accord de la Direction régionale de l’environnement (DIREN), les grenouilles ont été recueillies et transférées dans un endroit similaire à proximité.
La primevère du Piémont
Cette fleur protégée est présente en abondance aux Arcs. Le projet de la retenue a donc été adapté de façon à protéger cette espèce.
L’alevinage (libération de poissons dans le lac)
La retenue sera alevinée, en partenariat avec l’association de pêche de Bourg St Maurice ; Les truites et autres poissons éliront aisément domicile dans ce nouveau lac d’altitude.
Les avantages d’une retenue d’eau d’altitude
La récupération des eaux à la fonte des neiges, période où l’eau est en sur abondance en montagne.
Une ressource en eau suffisante pour une puissance de production instantanée pendant la période de froid, pour enneiger un maximum de pistes en un minimum de temp.
Une meilleure maitrise des dates d’ouverture et de fermeture des saisons d’hiver
Une zone attractive l’été : aménagement de pontons sur les rives et pêche après alevinage
Etat des travaux à l’hiver 2007
8 novembre 2007
Le 1er repli d’engins vient d’être réalisé. Il s’agit des 2 cribleurs qui ont élaboré des matériaux sur Plan Vert. Les volumes de matériaux élaborés devraient être suffisants pour continuer le chantier l’année prochaine, sans avoir à remonter ce type de matériel lourd (il faut une journée complète à ce type d’engins pour parcourir la distance entre Plan Vert et le parking du Pré St Esprit).
Concernant la réalisation de la digue principale, avec les importants moyens mis en œuvre (depuis 20 jours, les 2 grosses pelles (85 T et 70T) travaillent toutes les 2 en double postes entre 5h et 22h), nous sommes arrivés certains jours à mettre directement en place sur la digue plus de 15 000 m3 de matériaux.
A ce jour il reste environ 25 000 m3 de matériaux à mettre en place (ce qui correspond à environ 3 m de hauteur sur les 21 m de la digue). Nous espérons si le coup de neige annoncé ce WE n’est pas trop fort pouvoir terminer ces remblais la semaine prochaine, et ainsi pouvoir arriver à l’objectif que nous avions au commencement du chantier, ce qui n’était pas gagné au vue du temps magnifique que nous avons eu cet été !!
La neige de culture dans la presse
« Le Monde » a publié dans son édition datée 28 janvier 2008 un article sur la neige de culture dans les stations de Savoie, article dans lequel est cité la retenue de l’Adret des Tuffes:
En Savoie, l’impact sur le milieu naturel commence à être pris en compte
En Savoie, sur soixante stations de ski (qui totalisent 46 % des recettes des exploitants de remontées mécaniques en France), quarante-neuf sont équipées en installations de neige de culture. Les retenues « collinaires » – ou retenues d’altitude – d’une capacité moyenne de 65 000 m3, concernent vingt-neuf sites.
La plus importante à ce jour, en Europe, est celle d’Arc 2000 : première à être classée « grand barrage », avec ses 400 000 m3, elle a été mise en eau cet automne. Les projets en cours portent sur des volumes élevés, en moyenne 135 000 m3. Pour chacun de ces dossiers, l’impact sur le milieu naturel est évalué, mais les conséquences sur les ressources en eau, les ruissellements de surface et le maintien des zones humides commencent tout juste à être pris en compte.
C’est ainsi qu’aux Saisies, dans le massif du Beaufortin, le site d’une retenue de 58 000 m3 récemment mise en service a été déplacé, afin de ne pas noyer une tourbière de 290 hectares classée en zone « Natura 2000 ». « L’impact n’était pas négligeable », explique Michel Frison-Roche, directeur de la régie des Saisies, qui note que la solution a pu être trouvée grâce une « volonté de discuter » entre les administrations et la régie.
Mais la connaissance des enjeux n’entraîne pas systématiquement une mesure de protection. En 2003, la station de Morzine-Avoriaz (Haute-Savoie) a construit sa retenue de 80 000 m3 sur une zone humide. « Nous avions adressé un courrier au maire pour lui signaler l’existence de cette zone humide de 11 200 m2, indique Bernard Bal, chargé de mission à l’association Asters, conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie. Certes, ce n’était pas un haut lieu de biodiversité, mais il s’agissait d’une belle zone, avec des espèces typiques. »
RETENUE COLLINAIRE
Autre cas de destruction : le lac de la Vieille, à Valloire, vidé pour construire, en 2007, une retenue de 240 000 m3 sur 2,5 hectares, ce qui provoque la colère de Christophe Roulier, de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) : « Une retenue collinaire est un milieu biologiquement mort. Sur ce dossier, deux arrêtés de biotopes ont été pris sur des zones humides à l’intérieur de la station : ce ne sont pas des mesures compensatoires ! »
« Aujourd’hui, on connaît les impacts directs sur les zones humides, par les drainages ou par les inondations, mais les impacts indirects sur les zones situées en aval ne sont pas recherchés », note Xavier Gayte, directeur du Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie. Une lacune qui pourrait être comblée par une recherche doctorale menée par Pierre Paccard, de l’université de Savoie, qui s’intéresse pour la première fois aux interférences hydrologiques possibles entre zones humides et retenues.
Par ailleurs, un guide technique abordant la question des impacts environnementaux de ces barrages d’altitude sera publié, début janvier, par le centre d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) du Cemagref (Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement), à l’intention des maîtres d’ouvrage et des services de l’Etat.
Nathalie Grynszpan
« Le Dauphiné » a également abordé le sujet dans un article publié le 27 novembre 2008:
Partage de l’eau : dossier très chaud
Un lac de 2,5 hectares inconnu des géographes. Une cuvette en pente douce à 2200 mètres d’altitude, encore inexistante il y a un an et demi. C’est la plus grande retenue colinaire d’Europe, sur laquelle on pourrait mettre trois terrains de football. A peine visible sous l’importante couche de neige naturelle tombée les jours précédents. Elle aura pourtant fait couler beaucoup d’eau… et d’encre depuis deux ans. Véritable laboratoire des études et technologies les plus modernes, elle passionne les exploitants de remontées mécaniques. Pour les écologistes, elle symbolise « la course à l’armement » avec des installations toujours plus grandes alors que les ressources en eau sont limitées. Pas meilleur avocat que Cédric Perretier pour plaider la cause de la neige culture aux Arcs, désormais produite grâce à cette retenue de 400 000 mètres cubes. Le directeur du service des pistes sera dans la salle vendredi lors du débat organisé sur l’eau au Bourget-du-Lac par le Conseil général (lire ci-contre). « Ça me fait bouillir quand j’entends dire que l’on bousille tout. Nous avons justement soigné l’environnement en stockant l’eau, par ruissellement, quand elle est la plus abondante. On ne la transforme pas, on ne la pollue pas, et on la restitue. Je vis et je travaille ici, je n’aurais aucune raison de laisser dégrader la montagne. Revenez en été. Nous avons voulu que ce lac soit un but de promenade. Le plan d’eau sera également empoissonné pour les pêcheurs. » Les enneigeurs crachent leur nuage blanc sur la neige tombée du ciel en abondance la veille. Pourquoi singer la nature, si généreuse cette année ? « La neige de culture, c’est notre assurance en début et en fin de saison. Ce n’est qu’un complément, mais très précieux pour la qualité du domaine skiable. Elle a une densité qui permet de préparer une bonne sous couche. »
Ecologie contre économie
Dans la chenillette qui nous fait faire le tour du lac, Patrick Perrier, le chauffeur, contemple lui aussi la nouvelle retenue colinaire qui alimente les 130 enneigeurs de la station. « Pour le personnel, la neige de culture est une assurance de plus contre le chômage. Quand je suis entré en 1989, j’ai commencé à travailler le 27 janvier ! Je ne l’ai pas oublié. » Un argument qui porte auprès de 484 salariés permanents et saisonniers de la SMA, la société qui exploite les remontées mécaniques. Economie contre écologie ? Débat hypersensible, que tente de déminer le SNTF (syndicat national des téléphériques de France), qui regroupe les 230 principaux exploitants de remontées mécaniques. Il lance une grande campagne de communication destinée au public sur le thème « les talents insoupçonnés de la neige de culture ». L’occasion de faire passer quelques messages simples comme « la neige de culture, c’est de l’eau, de l’air, et c’est tout. » En oubliant juste qu’il faut quand même aussi de l’électricité. En face, l’association « Mountain wilderness » continue de crier « Eau secours ! « . Elle assure qu’il faut chaque année 25 000 kwh d’électricité pour enneiger un hectare. Tout en s’inquiétant de la fiabilitié à long terme des ouvrages : « on équipe sans débat sur les problèmes de sécurité que posent ces retenues gigantesques, » dénonçait l’an dernier Vincent Neyrinck, l’un des responsables de l’association. Arguments balayés par Cédric Perretier : « Les normes de sécurité sont aussi strictes que pour les grands barrages ». Le débat organisé vendredi n’est pas près d’épuiser le sujet.



